Lisez-bien l’article jusqu’au bout car le début peut déprimer et ne plus donner envie de continuer la lecture. Certes, j’explique au début les risques d’une naissance par césarienne mais ensuite je présente les moyens que nous avons pour éviter ces risques.
Rien n’est jamais irréversible et irrévocable. Le corps humain est capable de surmonter beaucoup de choses, à condition que nous lui en donnons les moyens. Le savoir est un pouvoir et vous devez connaître ces risques et ne pas en avoir peur ni vous sentir coupable. Avec le savoir on peut agir, c’est l’objectif ici, et non pas celui de vous donner plus d’inquiétudes (comme si nous, mamans, n’en avions pas assez!).
Tout se joue à la naissance
De nombreux scientifiques ont comparé les enfants nés par césarienne et les enfants nés par voie vaginale. Ils sont arrivés à des conclusions alarmantes.
Les résultats ont montré que les enfants nés par voie vaginale possédaient des colonies bactériennes semblables à celles présentes dans le microbiome (flore intestinal) vaginal de leur mère, notamment les souche bénéfique Lactobacillus et bifidobactéries.
Les bébés nés par césarienne présentaient des quantités importantes de bactéries potentiellement néfastes de type Staphylococcus et beaucoup moins de bactéries bénéfiques.
Les propriétés bénéfiques des Lactobacillus sont dues à leur capacité à créer un environnement légèrement acide, ce qui réduit la croissance d bactéries potentiellement dangereuses. Les bifidobactéries, quant à eux, contribuent à accélérer la maturation du revêtement intestinal.
Dr. Rob Knight, du prestigieux laboratoire Knight Lab de l’université du Colorado (Etats-Unis), a indiqué : « Les enfants nés par césarienne ou nourris avec du lait maternisé présentent des risques plus élevés de souffrir de diverses maladies au cours de leur vie : ces deux processus perturbent la flore intestinal des nouveau-nés en bonne santé, ce qui pourrait expliquer l’augmentation des risques. »
Des conséquences à long terme des césariennes
Les données statistiques qui répertorient les conséquences pour la santé d’une naissance par césarienne par rapport à une naissance vaginale sont absolument stupéfiantes. En voici un petit aperçu (tiré du livre L’intestin au secours du cerveau par le Dr. David Perlmutter)
- Un risque d’allergies cinq fois plus élevé
- Un de risque de TDAH multiplié par trois
- Un risque d’autisme multiplié par deux
- Un risque de maladie cœliaque augmenté de 80%
- Un risque d’obésité augmenté de 50%
- Un risque de diabète de type 1 augmenté de 70%
Les césariennes sauvent des vies, c’est indiscutable et sont parfois nécessaires dans certaines situations. Toutefois, comme avec les antibiotiques, nous assistons à des excès d’usages parfois non justifiés.
Une hausse « Épidémique » des césariennes
Entre 1997 et 2008, le taux de naissance par césarienne aux Etats-Unis a augmenté de 72 %, d’après une étude publiée fin avril par l’Agence américaine pour la recherche et la qualité des soins (AHRQ). Cette évolution « épidémique » est observée dans de nombreux pays. En France, la tendance est elle aussi à la hausse depuis plusieurs années, même si on est encore loin d’atteindre de telles proportions.
Une bonne part de ces césariennes n’est pas justifiée au plan médical selon beaucoup de spécialistes. Certaines résultent du choix personnel des femmes, d’autres de facteurs d’organisation des soins, d’optimisation du temps de travail et des coûts de production dans les cliniques à but lucratif.
Une femme ne doit jamais se sentir coupable ou inquiète d’avoir eu recours à une césarienne. Je n’ai pas écris cet article pour reprocher ou faire culpabiliser les mamans, mais au contraire, pour avertir et proposer des solutions pour éviter d’éventuels risques à votre enfant.
Comment corriger la flore intestinale des bébés nés par césarienne
Vous pouvez faire beaucoup pour soutenir le microbiome d’un nouveau-né et corriger (du mieux possible) les effets potentiellement négatifs des interventions médicales effectuées lors de sa naissance.
Maria Dominguez-Bello, professeur de médecine aux universités de New York et de Porto Rico, a mené une étude pour tenter de restaurer tout ou partie du microbiote chez les enfants nés par césarienne en les exposant aux fluides vaginaux maternels.
Résultat de ce travail étonnant: les bébés nés par césarienne mais exposés aux fluides vaginaux maternels présentaient des bactéries plus riches que les autres. L’étude des échantillons cutanés et oraux permettait même de les classer dans la catégorie «nés par voie basse». Ces résultats sont très prometteurs et porteurs d’espoir.
Il s’agit certes d’une toute petite étude. Il faudra donc confirmer ces résultats sur un nombre plus important d’enfants et suivre à plus long terme l’évolution de leur microbiote.
Je vous entends. Vous devez penser; c’est bien beau tout ça mais mon enfant n’est plus un nouveau né. Ne vous inquiétez pas, il est également possible de pallier à ce manque de micorbiome quand l’enfant est plus grand, voir même dans sa vie d’adulte.
Il importe alors de consommer des aliments fermentés (choucroute, yaourts faits maison, kéfir, etc) voir mêmes, selon les cas, de faire des cures en compléments alimentaire de probiotiques (avec les conseils d’un thérapeute). Il faut le faire en douceur, augmenter doucement pour éviter les effets détox.
Une alimentation saine, peu sucrée et très peu transformée, riche en prébiotiques et probiotiques est essentiel pour assurer une bonne flore intestinal et éviter aux micro-organismes pathogènes de prendre le dessus.
Conclusion
Encore une fois, je n’ai pas écris cet article pour créer de l’affolement, bien au contraire. Mon objectif est de lever les voiles sur des vérités peu connues afin de voir s’inverser, dans les années à venir, la courbe de croissance des césariennes.
Nous ne devons plus rester dans l’ignorance. Comprendre notre histoire et celle de nos enfants est libérateur. J’écris cela non pas pour susciter des regrets ou des peurs mais pour nous armer de savoir. Si votre enfant est né par césarienne cela ne signifie pas qu’il est forcément en danger! Il peut être en parfaite santé. Si toutefois il ne l’est pas complètement, vous avez peut être une pièce du puzzle et les outils pour l’aider à rééquilibrer sa flore intestinal.