Avant d’être maman, je le criais haut et fort, mes enfants seraient bien élevés. Pas question de faire des caprices sinon ce serait la punition aussitôt. Il me semblait si simple d’élever des enfants. Quand je croisais des enfants « mal élevés », je l’avoue honteusement, j’avais un regard désapprobateur envers les parents.
Il était clair pour moi qu’un enfant désobéissant qui se comporte « mal » en société était un enfant mal élevé; il n’y avait pas a chercher plus loin.
Une fois maman, les choses ont bien changé. J’étais devenue la maman avec un enfant ‘mal élevé’. Mon entourage me qualifiait de maman certes très aimante mais trop conciliante.
Ma fille était aimée de tous mais quand elle faisait ses fameuses crises, c’étais l’enfant gâté, l’enfant insupportable, ingérable, mais surtout une pauvre petite car c’est la faute de ses parents qui manquent d’autorité parental. Je les comprenais car à leur place j’aurais eu les mêmes réflexions à mon égard.
J’appréhendais les sorties en public et chez ma famille car quand une crise prenait ma fille, rien ni personne ne pouvait la raisonner.
Je ne connaissais pas encore le lien entre les intestins et le cerveau mais j’étais sûr d’une chose : Je n’étais pas une maman parfait, certes, mais mon éducation ne pouvais pas générer en ma fille de telles crises d’opposition et d’angoisse.
Pourtant, au début, j’ai essayé de suivre le fameux ‘manuel d’éducation classique’ qui consiste à punir quand ma fille faisait une crise. Je lui disais d’aller dans sa chambre en lui expliquant qu’elle était punie et une fois calmé pourrait revenir avec nous. Et bien…..elle ne se calmait pas ! Les pleurs et hurlements ne faisaient qu’augmenter et se transformaient en sanglots ingérables. Si je lui demandais de se calmer et d’arrêter ses caprices elle me répondait entre deux sanglots qu’elle n’y arrivait pas, qu’elle ne savait pas comment arrêter ses pleurs !
Je crois que cela m’est venu d’un coup, lors d’une crise démesurée de ma fille. Quelque chose n’allait pas et ni moi ni son père n’étions fautifs, ou du moins, pas entièrement. J’avais décidé d’écouter mon instinct de mère et de faire abstraction des remarques, certes bienveillantes, de mon entourage.
Pendant les crises d’hurlements et pleurs incessants de ma fille je l’ai tout simplement prise dans mes bras, l’ai bercé en chantant sa berceuse préférée. Elle a très vite retrouvé son calme, j’en revenais pas ! Une fois calmé il était beaucoup plus facile de la raisonner et lui parler. Je ne le savait pas à cet époque mais j’apprenais à mettre en place, intuitivement, la connexion avec l’enfant. Un concept que j’allais apprendre beaucoup plus tard; éduquer avec la connexion. C’est un concept qui intègre les principes de l’éducation bienveillante mais en allant un pas plus loin.
Quand ma fille était prise d’angoisse je lui racontais une histoire drôle pour la sortir de ses pensées angoissantes. Cela n’a pas résolu les crises mais j’ai trouvé un moyen de l’aider à reprendre son calme au lieu de la confiner dans un espace pour la punir, ce qui ne faisait qu’aggraver les choses pour elle.
Quand elle sentait l’arrivée d’une crise, entre deux sanglots, elle me demandait de lui raconter quelque chose de drôle ou de lui chanter une chanson.
A cette époque je venais d’entreprendre mes études de naturopathie et quelques années plus tard j’allais poursuivre mes études dans la nutrition et me spécialiser dans les troubles du comportement et de l’humeur chez l’enfant.
Petit à petit, j’apprenais comment notre alimentation, notre mode de vie, notre environnent ainsi que celle dont nous avons hérité impactent le cerveau et ainsi le comportement de l’enfant.
Il n’y a pas UNE SEUL CAUSE mais souvent une cascade de causes et il est important de savoir poser les bonnes questions pour comprendre l’origine du comportement chez l’enfant. L’enfant ne cherche pas à avoir une étiquette d’enfant capricieux, ingérable ou insupportable. Un enfant vient au monde en cherchant à se connecter aux autres pas à être rejeté.
Les anciens manuels « classiques » d’éducation, malheureusement encore trop en vigueur de nos jours, ont fait beaucoup de tort à l’enfant. Le concept d’isoler l’enfant afin de « corriger » son comportement ne fait que le stresser d’avantage et ne traite pas le fond du problème. J’écrirais, ou je posterai bientôt une petite vidéo sur ce sujet.
Sortons des préjugés classiques et commençons par avoir un regard holistique sur l’enfant.
Un trouble du comportement peut avoir racine dans une multitude de choses, à commencer par notre système digestif.
Ma fille est née avec des coliques qui ont duré des années avant que je découvre les bienfaits des probiotiques grâce à mon professeur Hakim Salim Khan. Elle souffrait régulièrement de maux de ventre, constipation et vomissement. Quelques années plus tard, les allergies de mon fils m’ont incité à entreprendre des études en nutrition et j’ai radicalement changé l’alimentation de ma famille.
La dernière crise de ma fille c’était il y a environ six mois. Elles se font très rares et sont de plus courtes durées. Coïncidence ou réelle impact de l’alimentation sur son comportement ? Pas tout le monde y croit, mais moi j’y crois.
Votre enfant a peut être reçu un diagnostique de TDAH, trouble de l’opposition, anxiété ou vous faites des recherches pour comprendre son comportement. Quelque soit la situation, si le comportement ou l’humeur de votre enfant est excessif et nuit à son bien être, c’est un cri de détresse.
Les troubles de l’humeur et du comportement chez l’enfant sont des SYMPTÔMES de causes sous-jacentes. Certains médicaments peuvent soulager ces symptômes (et sont parfois nécessaire) mais ne ciblent pas la cause.
Ne serait-il pas mieux de fouiller un peu plus en profondeur pour mieux comprendre les raisons qui poussent votre enfant dans ces excès? De mieux LE comprendre.
Voici quelques questions à explorer:
- Etes-vous connecté aux émotions de votre enfant?
- Votre enfant consomme-il beaucoup d’aliments transformés ? Aliments sucrés ? Additifs alimentaires ?
- Consomme-il suffisamment de légumes, de bon gras et de protéines ?
- A-t-il une intolérance cachée a certains aliments (plus fréquents sont le gluten et produits laitiers)?
- A-t-il souffert de coliques? Maux de ventre? Gaz ou ballonnement ? Constipation ou diarrhée chronique ?
- Est-il né par césarienne ? Comment c’est déroulé l’accouchement ?
- A t-il été allaité? Combien de temps?
- La grossesse a-elle été stressante pour la mère ? Était-elle carencée en fer ou autre ?
- A-t-il du mal a s’endormir ou se réveille-il souvent la nuit ?
- S’hydrate-il suffisamment ?
- Souffre-il d’allergies, eczéma?
- Existe-il des membres de la famille souffrant de troubles neurologiques ? (dépression, anxiété, Alzheimer, autisme, TDAH, etc)
- A-t-il vécu des événements stressants à la maison ou à l’école ?
- Est-il souvent isolé dans sa chambre ? Rétablir la connexion avec l’enfant est essentiel.
- Quel est le tempérament de votre enfant ? Un enfant cholérique sera plus enclin à l’opposition et aura une tendance plus poussée vers l’agressivité et la colère. (Voir ici mon webinare qui aborde sur ce sujet).
- Fait-il suffisamment d’activité physique? La majorité de nos enfants ne bougent pas assez et cela s’exprime par un manque de concentration, agressivité, troubles d’apprentissage etc.
- ETC
Ceci est un petit aperçu de tous les éléments qui peuvent causer une inflammation au cerveau et agir sur les zones responsable du contrôle de soi et du raisonnement.
Maintenant, posez-vous la question. A t-on déjà pris le temps nécessaire pour explorer avec vous toutes ses questions?
Ou peut-être vous dira t-on qu’il n’existe aucun lien entre la constipation et le comportement de votre enfant? Votre enfant a de l’eczéma, on vous conseillera d’aller voir un dermatologue. Il a des angoisses, on vous conseillera de consulter un psychologue. Qui fait la liaison entre tous ces symptômes dans une démarche holistique? Tous les systèmes de notre corps sont connectés et nous sommes tous uniques.